vendredi 6 juin 2008

Festival de la peche au Thon à Bonagia (Trapani)

du 6 au 8 Juin

Trois jours pour aller à la découverte de l'histoire et des saveurs centrés sur la pêche au thon, un temps une des activités principales de la province de Trapani, et de la Sicile en général.
Voici donc le « BonTon », festival dédiè à la pêche au thon avec des spectacles, dégustations, démonstrations, expositions et visites guidées. Des rendez-vous fixes seront, tous les après-midi de 17 heures, le « Village Slow Food » avec la présentation des produits typiques siciliens ; le « Mercatonno », exposition-marché du thon et de ses exquis dérivés (de la bottarga à la ventresca) ; « Sapori et lettori », laboratoire culturel dédié aux rencontres avec des auteurs de livres ; « Les îles du goût », dégustations de tonno et pas seulement, et « le goût du savoir », un laboratoires ludico-didactiques dédiés à des plus petits et à l'éducation alimentaire.
Et encore, des visites guidées au Musée de la Torre ( le Musée de la Tonnara présenté dans l'ancienne tour de Bonagia) , avec des répertoires de divers genre dédiés à l'histoire du travail des tonnaroti ; les « laboratoires de la mer » par Slow Food où, à l'intérieur de la tonnara, on préparera une sorte de véritable école du thon, dans lequel des experts illustreront les caractéristiques de ce poisson très précieux et des ses diverses techniques de travail.

Pour participer au festival il faut acquérir un billet de 2 euros.
Pour eviter la présence massive d'automobiles il a été prévue un service d'autobus que de Trapani feront la liason avec Bonagia.
Programme et initiatives sur www.rassegnabonton.it

La tradition de la pêche aux Thons et les anciennes thonaires de Trapani.

Dotée d’un caractère unique et spectaculaire, cette pêche consiste à capturer les thons de l’Atlantique sur la trajectoire menant à leur reproduction.

On doit aux Arabes le perfectionnement de la pêche au thon. Leur influence est encore présente aujourd’hui dans la consonance de certains mots propres à la mattanza, comme le raïs, mais aussi dans les “ cialome ”, chants siciliens où les pêcheurs invoquent Allah.

C'est sur les côtes de Trapani que les thonaires, dites « à tonnara », attendent l'arrivée des grands thons qui ont frayé dans les eaux chaudes des îles Egadi. Les lignes de migrations sont constantes et les thonaires sont bâties sur un point de la côte où ces lignes sont très proches du rivage, quelques centaines de mètres.

A partir du printemps, ces grands poissons argentés, passent le détroit de Gibraltar. Gonflés de spermes et d’ovules, ils nagent au sein d’un grand courant d’une soixantaine de mètres de profondeur, où la température est de 15 degrés. Portés par ce “ fleuve ”, ils longent les côtes algériennes, tunisiennes, puis se dirigent vers l’Italie pour s’y reproduire. Les îles siciliennes, les Egades, apparaissent comme un des lieux privilégiés à leur procréation. A la fin mai, l’eau de ces îles atteint les 18 degrés, et la salinité approche les 37 pour mille. Toutefois, une partie de ces thons migrateurs remontent les côtes sud-ouest de la Sardaigne, et celles de l’île San Pietro en Sardegne.

C'est à Favignana, île la plus grand parmis l'archipel des Egades, où il se déroule la pêche au Thon que nous appellons: la Mattanza.

La pêche au thon se fait-elle, de temps immémorial, à la ligne.
Des filets solidement ancrés où des lignes de pieux sont établis perpendiculairement au rivage. Les bancs de thons arrivés sur l'obstacle, le longent et trouvent, à l'extrémité située vers le large, un passage à chicanes qui les conduit vers un dispositif en forme de nasse qu'on appelle « la chambre de mort », où ils restent enfermés.

Quand tout est prêt, le “raïs”, maître d’œuvre de la mattanza, décide du moment opportun pour submerger le dispositif. Lui seul,à bord de la "Muciara", dirige toutes les opérations. Cet homme respecté de tous, a été choisi par les autres pêcheurs pour son expérience et son intelligence. Il exerce une fonction honorifique dont la contrepartie est une énorme responsabilité. En Sicile, cette fonction se transmettait par filiation.

Autrefois, tous ces travaux étaient accompagnés de chants et de prières.
Chacune d’elles correspondaient précisément à une action. Cela permettait aux pêcheurs de travailler en rythme, et de se concentrer afin d’éviter les erreurs. C’était aussi l’occasion pour le raïs, surtout lorsqu’il s’éloignait, de suivre l’évolution du travail des hommes, car les paroles se prononçaient à haute voix. Lorsque la tonnara était installée, le raïs adressait des prières aux saints pour que les thons viennent.

C'est alors un spectacle inoubliable, sous le ciel bleu et sur l'eau indigo de la Méditerranée, que de voir les pêcheurs qui entourent la chambre de mort relever lentement les filets qui en tapissent le fond et les côtés. Les thons, énormes, de 50 à 300 kilos, se débattent, filent comme des flèches, sautent et se trouvent bientôt à peine à 1 mètre d'eau.

Lorsque tout est prêt, le raïs donne l’ordre de commencer la mattanza.
Alors commence le massacre.

Le quadrilatère formé par les bateaux se réduit très vite. Les thons commencent sérieusement à s’agiter, laissant apparaître leurs nageoires dorsales.

Armés de crocs, d'anspects, de harpons, les pêcheurs excités, poussant des hurlements, harponnent les thons et les tuent à bord de leurs pontons. L'eau bouillonne, devient rouge du sang des victimes qui, accrochées, sont tirées par plusieurs hommes sous les éclaboussements, et assommés dans les barques.

On trouve souvent des poissons lunes ou des espadons rentrés par erreur dans la tonnara.Ceux-ci doivent être supprimés pour ne pas déranger le banc des thons, et compromettre la prochaine mattanza.

Cette opération nécessite beaucoup de prudence car un seul coup de queue suffit à tuer un homme. Les pêcheurs situés auparavant sur la mosciara viennent leur prêter main forte. Malgré les secousses provoquées par l’agonie des thons, tous se déplacent d’une barque à l’autre avec une incroyable aisance. La mattanza s’effectue sous le paroxysme de l’excitation, au milieu de jets d’écume et de sang.

Au bout d'une heure, tous les thons ont été achevés et entreposés sur le vascello. Recouverts d’une toile blanche, ils sont ramenés immédiatement à l’embarcadère de l’établissement thonier.

mercredi 4 juin 2008

Personnages de Sicile: Henri Blondeau

Henri Blondeau (1834-1890), aéronaute, gymnaste, acrobate, comique et musicien

Henri Blondeau est né le 24 septembre 1834 à Louvain, en Belgique, troisième enfant de Denis Blondeau et Marie Thérèse Vandecruys (1).
Jeune encore, il se passionne pour l'aéronautique et les ballons aérostatiques et entreprend une carrière d'acrobate, profession spectaculaire qui enthousiasme les foules. Installé en 1861 en Italie, il se produira sa vie durant dans de nombreuses villes de ce pays: Forli, Venise, Ravenne, Pérouse, Alessandria, Bologne, Cesena, Faenza, Ferrare, Florence, Foligno, Gênes, Gorizia, Livourne, Lodo, Milan, Modène, Naples, Novara, Padoue, Parme, Pise, Raguse, Rimini, Rome, Sienne, Turin, Vercelli, Vérone.
C'est à Arles (Bouches-du-Rhône) qu'il se marie le 7 juillet 1869 avec Louise Marguerite Adèle Desplan, veuve Fernand Bissière (2).
Son mariage à Arles coïncide par la suite à de nombreuses prestations en France. Il se produit ainsi:

le 24 août 1873 à Arles,
le 28 août 1874 à Orange,
le 24-27 avril 1875 à Arles,
le 28 juin 1875 à Aix-en-Provence,
les 5 juillet et 28 août 1875 à Roanne,
les 5 et 12 juillet 1876 à Nevers,
le 22 août 1876 à Montluçon,
le 5 septembre 1876 à Clermont-Ferrant,
le 27 mai 1877 à Montpellier.

LE SAUVETAGE D'ORANGE. C'est lors du spectacle du 28 août 1874 qu'il se distingue encore. Ce jour-là, alors que Blondeau s'apprête à exécuter une ascension périlleuse à Orange (Vaucluse), un incident survient dont il ressortira couvert de gloire. Un journal de l'époque raconte l'événement:

"C'est sur un trapèze aérien, à deux mille mètres du sol, que Blondeau devait exécuter ses périlleux exercices; mais au moment du "lâchez tout!", un ouvrier qui retenait le ballon, se trouve si fatalement entravé par un cordage, qu'il est emporté, suspendu par un pied, et la tête en bas, avec l'aéronaute et le ballon.
Aussitôt, Blondeau saute sur son trapèze, et comme le malheureux ouvrier, blême de terreur, sent son pied se dégager du cordage, l'aéronaute, debout sur son trapèze, soutient avec sa tête l'homme qui va tomber.
- Tenez-vous bien, lui dit-il, je vais imprimer une forte secousse et faire descendre le ballon.
Bientôt en effet, grâce au sang-froid et à la force de l'aéronaute, la mongolfière atterrit et les deux hommes, saints et saufs, rentrent à Orange, où Blondeau, en attendant la médaille de sauvetage, reçoit les plus chaudes félicitations.

Aristide Roger."

L'ÉCOLE DE GYMNASTIQUE. Cet événement sera suffisamment retentissant et fera tant de publicité à Blondeau qu'il sera exploité pour promouvoir ses exhibitions suivantes. Du coup, le couple résidant rue du Séminaire à Arles prospère et l'aéronaute en profite pour créer une école de gymnastique dans un local mis à disposition par la ville à l'intérieur de la caserne Havas.
On peut citer parmi ses élèves les noms de Césare Antonucci, Henry Beudet, Charles Beunier, Jules Briguet, Félix Mayet, Cirillo Stefanini alias Stephenson, Emilio Silvestri et Théodore Sivel.
Malheureusement, le 16 juin 1877, peu de temps après son exhibition à Montpellier, Blondeau perd sa femme.

L'ITALIE. Lors d'un séjour en Italie, il rencontre sa seconde femme, Adèle Pajuolo (3) qui lui donnera plusieurs enfants. Dès lors, la notoriété de Blondeau s'étend jusqu'en Espagne, où il fait une tournée en 1882. Entre temps, il se produit à Naples (27 février 1879) et Vérone (22 juin 1884 et 6 septembre 1885); à bord de nombreux ballons dont les noms sont évocateurs: "Aquila Audace", "Gigante", "Multicolore", "Il 20 Settembre", "Villa des Fleurs", "Atome", "Ville de Milan", "Esploratore", "Le Gambetta", "Dandolo", "Citta di Lucca" ou encore "Le Condor".

LA MORT DE L'ATHLÈTE. Une dernière prestation lui sera fatale. Le 3 septembre 1890, dans le ciel de Raguse, un ballon s'élève. Malgré le mauvais temps, la pression des habitants l'oblige à décoller et il chute dans le vide. Il allait avoir 56 ans.
Sa femme Adèle était enceinte. Un garçon naîtra en mars de l'année suivante à Bologne et recevra le prénom de son père. L'enfant fut abandonné pour des raisons inconnues (la mère était-elle morte?).


(1) Denis Blondeau, né le 19 octobre 1807 à Hingène (Belgique) et décédé le 16 mars 1849 à Saint-Nicolas (Belgique), Marie Thérèse Vandecruys, née le 7 février 1813 à Diest (Belgique), décédée le 13 avril 1904 à Paris..
(2) Louise Desplan est née le 18 février 1836 et y est décédée le 16 juin 1877 à l'âge de quarante et un ans. L'acte de mariage comporte les signatures de quatre témoins: Paul Gravel, peintre en bâtiment, 60 ans, Nabor Troesch, tailleur d'habits, 47 ans, Casimir Cartier, docteur en médecine, 48 ans et Sylvain Desplan, orfèvre, frère de l'épouse, 35 ans, tous domiciliés à Arles.
(3) On ne sait malheureusement rien de cette femme, malgré des recherches en Italie. Le patronyme est originaire de la région de Vérone. Tout renseignement est le bienvenu.

Remerciements

Cet article est une compilation des informations rassemblées par M. et Mme Blondeau-Bortolozzi, descendants d'Henri Blondeau. Leurs recherches ont pu aboutir grâce au Musée de l'Air du Bourget, au Musée Caproni, au Stato Maggiore dell'Aeronautica de Rome, au Musée du Cirque de Bruxelles, à Mme Marcelle Ruiz, Mme Ginette Bartolotti et M. Roger Cherpion qu'ils remercient.

Liens

L'inauguration du pont de Trinquetaille (Arles, 1875), au cours de laquelle Henri Blondeau fit une prestation.

Photographies

(c) M. et Mme Blondeau-Bortolozzi, 2001. Avec leur aimable autorisation.

NB:
Cet article est extrait du Blog : http://geneprovence.blogspot.com/

mardi 3 juin 2008

Festival des Arts de la rue
Ibla Buskers
du 8 au 12 Octobre
à Ragusa Ibla

la 14eme edition du festival qui pendant environ une semaine recueille, dans les rues et les places de Ragusa Ibla, les "buskers" provenant du monde entier: jongleurs, saltimbanques, clowns, acrobates et comédiens.




Un évènement culturel renommé, où un nombre de plus en plus important d'artistes présentent leur créations aux public émerveillé en complicité avec les souris et les enthousiasmes des plus petits.

Pour visiter la ville Baroque de Ragusa Ibla et la Sicile...



pour contacter l'association:
info@iblabuskers.it